Pluie de médailles à la World Cup
C’est avec une fierté avouée que Shihan Bryan Matthias est revenu de la Coupe mondiale de la Barbade présentée par l’International Karate Daigaku. Ce sont 8 des 11 karatékas sous sa gouverne qui se sont hissés sur l’une des marches du podium de cette compétition, et ce, en 15 occasions, du 17 au 19 août 2018.
« Je manque de mots pour décrire la fierté que j’ai pour chacun des karatékas qui se sont dépassés d’une façon que même moi je ne m’attendais pas. Quand je vois le succès et l’attitude de mes élèves au terme de cette compétition mondiale, je réalise que j’ai encore ma place dans mon dojo. Savoir que je fais la différence dans la vie de tout ce bon monde, m’épanouit », a expliqué Shihan Bryan Mattias, lui qui a enfilé son habit de karatéka il y a déjà 44 ans.
Journées de rêve par équipe
La journée du 17 août a mis la table pour des moments remplis en émotions de toutes sortes. Marc-Antoine Trahan, Thomas Harvey et Simon Pariseau avaient rendez-vous avec la plus haute marche du podium, lors du bunkai, tandis qu’ils détrônaient le trio formé de leurs coéquipiers de l’équipe du Québec, Guillaume Trahan, Nathan Riel et Lam Tram qui se sont couverts d’argent.
« J’ai donné mon 200 % et j’ai réalisé mon rêve dans la vie, soit de devenir champion du monde. J’en suis bien fier », c’est exclamé Thomas Harvey, l’un des membres du trio médaillé d’or. « Pour y arriver, il a fallu beaucoup de pratique, après et durant les cours réguliers, et prendre part à des entraînements supplémentaires lorsque j’en avais la possibilité, a ajouté l’un des détenteurs de la médaille d’argent, Nathan Riel.
Le lendemain, l’équipe du Québec reprenait le collier et exécutait les routines de Enbu. Au terme de la discipline, les deux plus hautes marches du podium étaient l’affaire des Québécois. Avec un large sourire, Thomas Harvey, Simon Pariseau et Marc-Antoine Trahan savouraient l’or, tandis que Nathan Riel, Guillaume Trahan et Lam Tran contemplaient leur médaille d’argent acquise.
À la fin de la seconde journée, Shihan Mattias était un instructeur des plus heureux, lui qui n’avait pas eu la chance de constater toutes les avancées de ses karatékas, étant aussi appelé à prendre part à titre d’officiel à l’événement, en compagnie de Shihan Guy Bourgon.
Non seulement les médailles avaient été au rendez-vous, mais de plus, plusieurs athlètes de la Belle Province étaient qualifiés pour les finales de la troisième journée de compétition. « C’est l'assistant coachYves Riel qui m’a annoncé la bonne nouvelle. Le lendemain, j’ai fait un speech à nos karatékas avec larmes à l’œil. Nous avions remporté les premières et secondes places en Bunkai et Enbu. Mission accomplie! Les autres résultats à venir seraient le glaçage sur le gâteau. »
Marc-Antoine Trahan, celui qui allait remporter pas moins de cinq médailles dorées et être nommé compétiteur par excellence de sa catégorie, n’a pas hésité à déclarer que tout était possible si l’effort y était. « L’AKJQ est une organisation extraordinaire qui permet à tous les karatékas de s’épanouir au maximum. Aie confiance en tes moyens, entraine-toi fort, garde une attitude martiale, autant dans la victoire que dans la défaite, et les résultats suivront. »
L’or en kata et kumite individuels
L’effort et le travail rigoureux ont donc payé pour Marc-Antoine Trahan. La dernière journée de compétition l’a mené vers les plus hauts sommets chez les hommes 17 à 19 ans. En kata individuel, en compagnie des finalistes Mikel Alba et Simon Parizeau, le karatéka de 19 ans a vu ses 14 ans de pratique du karaté culminer avec le titre mondial de la discipline. Par la suite, il s’est à nouveau couvert d’or en kumite, étant l’unique finaliste du Québec dans sa catégorie.
Un podium tout québécois
Le moment le plus significatif pour la majorité des participants a certainement été quand le podium était monopolisé par les Québécois. Il a fallu attendre les katas individuels de la classe masculine chez les 14 à 16 ans pour voir cet exploit se matérialiser. Guillaume Trahan (or), Nathan Riel (argent) et Thomas Harvey (bronze) ont ravi autant leurs instructeurs et accompagnateurs que la délégation d’athlètes du Québec par leur performance.
Pour plusieurs, cet exploit a été le plus beau moment de la compétition, comme pour l’accompagnateur de la délégation Tuan Tran. « J’ai éprouvé un grand sentiment de fierté d’être là et de faire partie de l’équipe du Québec. » « J’étais fier de nous, puisque je connaissais tous les efforts mis à l’entrainement pour atteindre ce moment. J’étais aussi fort heureux de voir que le travail de mes amis avait aussi été récompensé », d’ajouter Nathan Riel.
Ce même trio s’est retrouvé en finale du kumite pour rééditer l’exploit. Nathan Riel (or), Thomas Harvey (argent) et Guillaume Trahan (bronze) ont ainsi complété le podium.
La journée avait aussi pris un envol des plus positifs pour l’équipe du Québec. Lors de l’épreuve en kata par équipe, la délégation du Québec s’est hissée de nouveau sur les premières et secondes marches du podium chez les 16 à 19 ans. C’est ainsi que Mikel Alba, Thomas Harvey et Marc-Antoine Trahan ont été sacrés champions du monde de leur catégorie, tandis que Nathan Riel, Guillaume Trahan et Lam Tran foulaient la seconde marche du podium.
« Un grand merci à mon Sensei, mon mentor et ami Bryan Mattias. Il est une grande source d’inspiration, autant sur le plan du karaté que dans la vie de tous les jours. Il m’a aidé à me hisser à un niveau d’exception qui rivalise avec les meilleurs au monde. Tous mes résultats, autant que ceux d’équipe Québec, sont en partie dus à ses enseignements », a souligné Marc-Antoine Trahan.
Chez les femmes 20 à 39 ans, Joanie Lévesque s’est retrouvée avec la médaille d’argent au cou, après avoir atteint la finale du kata individuel. Elle avoue candidement qu’elle a connu de la déception lors de la compétition, surtout qu’en kata ça ne s’est pas déroulé comme elle le désirait et qu’elle a dû s’incliner en finale du kumite.
« Le moment le plus dur a été le combat final. Après ce combat, j’ai été envahie d’émotions à cause de ma défaite en kumite et le stress accumulé au cours des journées précédentes » a expliqué l’athlète de 23 ans qui a débuté son karaté au dojo de Rosemère.
Pour sa part, Ran Tao défendait les couleurs de l’Ontario pour l’occasion, elle qui est maintenant de retour au dojo de Laval. Tout à son honneur, elle a décroché la médaille de bronze en kata individuel chez les dames 17 à 19 ans. Elle a aussi complété les trios des équipes du enbu, bunkai et kata par équipe ontarien pour goûter au bonheur des médailles d’argent.
Une expérience marquante
Pour certains, peut-être que les médailles n’ont pas été au rendez-vous, mais l’aventure leur a apporté expériences et dépassement personnel. Ils ne sont pas près d’oublier cette expérience. Jean-François Pariseau, chez les hommes 40 à 49 ans, a pris part à la finale en kata individuel. Simon Parent n’a pas atteint la ronde des finales, mais il en sort grandi par l’expérience acquise. « C’était pour moi une occasion de vivre une première compétition internationale et d’en tirer plusieurs apprentissages », a relaté Simon Parent. le karatéka 1er kyu à son retour de la compétition.
Sans eux rien n’était possible
Dans un concert d’éloges, tous les représentants du Québec ont souligné que sans l’appui de Shihan Bryan Mattias, de l’AKJQ et des entraînements en kumite menés par Sensei Willy Tiakoh, un tel succès n’aurait pas été au rendez-vous.
« Un grand merci aussi à l’AKJQ, qui soutient ses karatékas d’une manière incroyable, grâce à ses évènements tels les camps et compétitions. La flamme que je porte à pratiquer le karaté aujourd’hui a été forgée depuis fort longtemps, alors que j’étais tout petit et que je participais à mon premier camp et ma première compétition. Je suis très reconnaissant du dévouement des séniors de l’AKJQ », a conclu Marc-Antoine Trahan.